mardi 29 septembre 2009

Extrait de « Marcher sur l'eau »

« Avec ses jumelles, Gabriel observait la rive opposée où il avait repéré le toit de tôle argenté de l’église de la Grande Anse que le soleil faisait briller sur l’horizon gris violet de la côte. Sous le vent de février, le fleuve bleu acier frissonnait en vagues lilas et myosotis. Gabriel composait sa palette avec des couleurs froides. Las, il interrompit son travail pour rêver au vert bleuté des champs d’avoine, au vert frais des pelouses mouillées, au vert-de-gris des étangs qui offraient un miroir au feuillage vert sombre des grands arbres. Il pensa au vert doux du ruban de satin et au vert émeraude de l’encre de Joseph... »

Marcher sur l’eau, Lyse Charuest, éd. L’instant même 2007, p. 67